Vièle originaire du sud de l’Iran, le Gheychak se retrouve en Asie centrale, dans la région du Baloutchistan. Instrument à cordes frottées, il est composé de quatre cordes mélodiques et d’une caisse de résonance ouverte dans la partie supérieure du corps. À la différence de son cousin, le Sorud, dont un exemplaire est exposé à la Philharmonie de Paris, le Gheychak n’a pas de cordes sympathiques. Taillée dans la masse, la partie inférieure de l’instrument comporte la table d’harmonie en peau de chèvre.
Dès les premiers glissements d’archet sur ses cordes, les notes parcourent le Gheychak depuis la partie inférieure du corps, jusqu’aux ouvertures en partie supérieure. Là, les notes dansent jusqu’aux oreilles et vous font voyager au Baloutchistan grâce au timbre très caractéristique de cet instrument. À l’instar d’autres instruments à cordes, le Gheychak existe en trois tailles : soprano (taille similaire à un violon), alto et bass (taille similaire à un violoncelle).
L’équipe de Jamira a mené un long travail pour repérer les trois luthiers capables de fabriquer un Gheychak bass. Elle l’a confiée au luthier Mohammad Mohammadi, basé à Ispahan (Iran), pour son approche contemporaine. L’instrument est prêté au violoncelliste Yamen Al-Yamani depuis mai 2023. C’est aujourd’hui un dès seul – si ce n’est le seul, Gheychak bass joué en Europe.
Sa fabrication et les actions de médiation proposées par Yamen ont été possibles grâce au précieux soutien du Fonds d’initiatives Lafite et de la Fondation l’Accompagnatrice.